chats de retour, ce jour, le 22.02.22

 

Assez !

D’abord, je crois que ce sont des commentaires, mais c’est de la pub pour des médicaments frelatés.
Ça va à la poubelle. Normal, non ?
Désormais les chats (ils sont nombreux) garderont ce blog. Comme avant.
Lecteurs, excusez ce qui suit : il faut que je dise quelque chose dans la langue de Christopher Smart.

I know how difficult a commentary is.
So you prefer to advertise the sale of adulterated pills.
You seem to like Louis Wain, though. It is the best cure.
Here’s a picture for you:

[La première image provient d’une exposition des Peintres Cheminots, Cour Museum, Gare de Paris-Austerlitz, au Printemps 2014. Aujourd’hui, je ne sais pas où ils sont. Merci à Dani Robert. Depuis Bagnolet, elle a peint ce trompe-l’œil dont il est difficile de se détacher. Mais voyez ces pages sur Internet. En cherchant, vous y verrez d’autres chats de Dani Robert, comme ces “Street cats“.


Sur Louis Wain, lisez d’abord la notice Wikipedia (en anglais, pourquoi pas), puis le billet (en français) qui lui est consacré sur ce blog.
Sur un autre blog, En tourbillonnant, j’écris davantage et même, il y a
quelquefois des chats, comme ici.]

 
BC

Charles Chaplin

Des roses, certaines perdant déjà leurs feuilles : le carpe diem est dans le tableau de Madeleine Lemaire :

Ce n’est pas d’elle que je veux parler. Si vous voulez en savoir un peu plus sur cette amie de Proust, faites un clic ici.
Elle a été l’élève de Charles Joshua Chaplin, vers 1866. Elle y a appris la technique et comment exprimer l’érotisme, comme dans une rose qui s’effeuille. Elle a fait le portrait de son maître.

D’un clic ici, Wikipédia vous parlera du peintre.

Continue reading “Charles Chaplin”

La chatte blanche

Écoutons la mélodie.

C’est La chatte blanche d’Augusta Holmès. La chanteuse mezzo-contralto Xenia d’Ambrosio l’interprète ; au piano Yoan Héreau (enregistrement à Paris, 4 décembre 2013, durée 3’43). Le texte est de la compositrice même.

Aux sons menteurs d’une harpe illusoire
Dans un palais de songes aux tours d’ivoire
Tu dormiras sans souci de ta gloire
Car la fée Blanche effeuilla de ton front
Parmi les chants, les parfums, les caresses
Le cœur noyé sous l’or des fauves tresses
Tu subiras les suprêmes ivresses
Et ta pensée et ta force mourront !
Et des roses de feu fleuriront tes paresses
Et pour toujours les paroles traîtresses
En miaulements très doux résonneront
Au coeur noyé sous l’or des fauves tresses :
“Miaou ! Miaou ! Miaou !
Emporte moi, Beau fils de roi !
Miaou ! Miaou ! Miaou !
Adore moi ! caresse moi !
Miaou ! Je suis si belle !
Miaou ! Et si fidèle !
Et vous serez toujours mes seules amours, et vous aurez ma foi !”

Quelquefois les compositeurs ont préféré écrire eux-mêmes le texte de leurs mélodies pour y associer étroitement leur musique. C’est le cas ici. Augusta Holmès était connue à la fin du XIXème siècle. On lira avec profit la notice que lui consacre Wikipédia. Cette compositrice a fréquenté les plus grands. Son père était irlandais et elle exprime son amour douloureux pour ce pays dans des œuvres nationalistes comme La chanson des gars d’Irlande en 1891, ou Irlande, (1882) son poème symphonique ou encore ce Noël d’Irlande de 1897 (voir Gallica pour la partition), dont voici la couverture.

Augusta Holmès était la filleule d’Alfred de Vigny (certains disent qu’il est son père biologique).
Si elle exprime ses idées avec de la force et comme de la virilité, elle sait aussi dire la douceur, la tendresse. Ecoutez sa Sérénade printanière (1893), partition sur Gallica, chantée ici par le baryton Bruno Laplante à Québec le 9 décembre 2003, au piano Maurice Laforest (durée 3’11).
Lisez le texte qu’elle avait écrit :

Hier comme aujourd’hui, ce soir comme demain,
Je t’adore !
Quand je vois ton regard, quand je frôle ta main,
C’est l’aurore !
Qui donc nous avait dit que le monde est méchant,
Que l’on souffre,
Que la vie est un pont qui tremble, se penchant
Sur un gouffre ?
Où donc sont les ennuis, les erreurs, les dangers,
Les désastres ?
Avril gazouille et rit dans les tendres vergers
Fleuris d’astres !

Le sombre hiver a fui ; le radieux printemps
Nous délivre.
Viens mêler à mes pleurs tes baisers haletants ;
Je veux vivre !
Nos coeurs sont confondus, nos âmes pour toujours
Sont unies ;
Nous avons épelé le livre des amours
Infinies !
Et je ne vois plus rien que l’éclair de tes yeux
Pleins de fièvres…
Viens ! je veux soupirer les suprêmes aveux
Sur tes lèvres !…

Comme femme, elle comptait peu ; la société laissait aux femmes une place subalterne. Ainsi ce tableau de Renoir, très connu, représente, nous dit-on, “les trois filles de Catulle Mendès“. On peut le voir au Metropolitan Museum à New York. Les trois filles, Huguette, Claudine, et Hélyonne, sont les filles d’Augusta Holmès.

Le préjugé est partout.
Mais la musique triomphe.
L’hebdomadaire L’univers illustré du 19 janvier 1895, publiait cette estampe d’après un dessin de Paul Destez :

Sans doute, sous la baguette du chef d’orchestre, Paul Taffanel, l’harmonie règne.
C’est un univers masculin.
Vous regarderez l’image et verrez  “l’auteur” ,  “Madame Holmès” .
Elle donne vie à la musique.

Les Parisiens, s’ils savent se promener avec curiosité, trouveront la place Augusta Holmès dans le 13e arrondissement. Ce n’est pas évident (mais on peut en savoir un peu plus en regardant cette notice dans un blog ami). C’est dans un quartier neuf, près de la BNF. On a gardé une machine ancienne qui capte les eaux de la Seine, et de sa porte noire sort un dragon, éternel et moderne :

Nous ne sommes pas loin du quartier oriental. La sculpture s’appelle La danse de la fontaine émergente, dernière oeuvre de Chen Zhen, avant sa mort en 2000 et terminée (en 2008) par sa compagne, Xu Min.

Revenant à la mélodie La chatte blanche, on pense aussitôt à Madame d’Aulnoy.
Une vie complexe et des contes pas toujours simples.

On peut se demander s’ils sont toujours supportables pour de jeunes enfants. Ainsi le dénouement, certes heureux, de La chatte blanche, est précédé d’une scène horrible, difficilement supportable quand on aime les chats.

Augusta Holmès a choisi certains contes pour une série de mélodies, parues en 1893 chez Heugel.

Les auditeurs, adultes, entendent cette image d’un amour parfait et éternel.

Ils sont prévenus : dès le premier vers il entendent le mot “menteur“.
Augusta Holmès joue avec cette promesse fallacieuse.
Les auditeurs ne sont pas dupes.
On peut rêver.
Puis on revient sur terre.

 

[De nombreux éléments contenus dans ce billet proviennent d’articles que j’ai écrits pour le bulletin Écoutez ! de l’Académie Francis Poulenc. En 2019, le thème choisi par l’AFP, était “les compositrices”.]

 
CB

duetto

Bon. C’est de l’italien. Le diminutif de duo. On dit aussi duetino.
Le duo des chats de Rossini, de son vrai titre Duetto buffo di due gatti, (soit Duo humoristique de deux chats), souvent donné en bis à la fin d’un concert, est une parodie du duo d’amour. Deux sopranos échangent leurs
miaous. Toujours langoureux, ils se griffent et se réconcilient. Écoutons Séverine et Marie-Cécile du Chœur et Orchestre des Grandes Écoles en 2017 lors d’un répétition dans une église. Plus rien n’est sacré on dira (voir ce qui est fait de l’autel) ; mais la musique si. Cela fait rire mais c’est écrit, et bien.

Rossini n’est pas vraiment l’auteur de ce duo ; c’est une compilation en 1825, par l’anglais G. Berthold, notamment de passages de son opéra Otello.

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Louis Wain

Du temps où des cartes postales étaient envoyées, on pouvait recevoir celle-ci :

Ces chats en barque s’étaient aventurés sur la Manche, the English Channel. C’est vrai que de l’autre côté, dans ce Royaume Uni, ils vivaient de la vie de la nation, eux aussi sujets de Sa Majesté, et portaient l’image de cette vie au monde entier.

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retour

C’est merveilleux de pouvoir dire un mot !
Ce sera possible maintenant, tous ces faux commentaires étant passés à la trappe.
Merci, Tribu & Co (Sébastien H.), d’avoir rendu cela possible.

Un mot (et après il n’en sera plus question) sur ces “faux commentaires”. On nous a proposé sans arrêt du porno, de la pharmacie, des casinos, etc. tout ça en anglais principalement, mais aussi en chinois, en russe, en japonais, etc. Jamais en français. Au mieux quelques louanges hypocrites : ce blog était le plus beau, le plus intelligent, le plus high grade, le plus….
Jamais un vrai commentaire. Par exemple le billet en anglais “Wordsworth in love” a attiré plusieurs fois ; peut-être c’était le nom du poète, fort célèbre dans le monde anglo-saxon, peut-être c’était le mot love, fort célèbre dans le monde… dans le monde, quoi. Un commentaire aurait pu se demander pourquoi Annette Vallon, une royaliste, était tombée amoureuse d’un révolutionnaire, ami des Girondins, voué à la guillotine s’il n’avait pas été sujet britannique, et qu’ensemble ils fassent un enfant, la petite Caroline… etc. etc. (Sur le même sujet… voir le billet “Calais“.)

Heureusement les chats sont venus à mon secours, et depuis octobre 2018, ils ne quittent pas le blog “Accents“. Ils ne veulent plus partir :

Bon. Qu’ils restent ! Le monde (ni ce blog) ne peuvent pas se passer d’eux.

On continuera avec un autre chat d’Egypte, rencontré naguère à Turin, quand, avant le coronavirus… on pouvait encore se promener en Italie.

Ma chatte Bastet approuverait.

La ville antique de Bubastis, aujourd’hui nommée Tell Basta, située dans le delta du Nil, au nord du Caire, était cette capitale du chat. On s’est
demandé parfois, pourquoi les anciens Egyptiens avaient-ils ce culte du chat ? Une hypothèse : ils avaient comme une obsession de la mort. La preuve en est la quantité de monuments funéraires qu’ils ont laissés, du plus sophistiqué au plus simple, mais malgré tout construits, conçus comme une deuxième demeure. La mort, en fait, ils la refusaient et voulaient une autre vie, au-delà de la “fausse porte”, avec ce qu’il fallait pour continuer, les fruits, le pain, etc. Et les chats ? Eh bien les chats donnent l’impression de ne pas mourir. Ils ne savent pas que la mort existe, le vieillissement n’entame pas leur beauté. Jusqu’au bout on a envie de les caresser. Ils sont beaux, élégants jusqu’au dernier moment. Pour accompagner leur maître dans l’autre vie, on était obligé de les tuer et de les enfermer dans des momies. Encore une image de la Déesse Bastet :

 

[Source des illustrations : d’abord il y a le logo de Tribu & Co emprunté sur le site cette remarquable agence Web de Tours, très chat, pardon, chakra, ensuite une sculpture de chats en bois d’acacia, au Musée du Louvre, ici remercié. Puis cette photo que j’ai prise au Museo Egizio.
Et encore une photo de la chatte Bastet, au Musée du Louvre. Sur le blog, ailleurs, il y a déjà un chat turinois… vous ne le savez pas. Plus bas, à la fin du billet, un autre, photographié dans les ruines le 1er novembre 18.
Ce blog existe depuis le 27 février 2017. Il a reçu 63 billets “normaux” jusqu’au 26 septembre 2018. Et puis les chats sont venus, 18 billets jusqu’au 29 février de cette année. Et maintenant, 13 mars, c’est le retour…
Vous trouvez dans le texte des mots soulignés et en bleu. Ce sont des liens. Ils ont été vérifiés et sont normalement actifs. Un clic sur ces mots (soulignés et en bleu) permet d’en savoir plus et de voir ce que les autres disent. Mais vous savez tout ça, c’est l’habitude.]

BC