Balzac à Vouvray

Balzac connaissait Vouvray.
Il y passait souvent. Enfant : c’était tellement près de Tours. Puis on l’avait envoyé au Collège de Vendôme. La diligence qui le ramenait à la maison passait non loin. Une ligne, venant de Blois, passait le long de la Loire et s’arrêtait au relais de la Frillière, juste avant Vouvray. Le bâtiment existe toujours.
Il y a ces lignes souvent citées sur l’arrivée au village :
… un des plus beaux sites que puissent présenter les séduisantes rives de la Loire. À sa droite, le voyageur embrasse d’un regard toutes les sinuosités de la Cise, qui se roule, comme un serpent argenté, dans l’herbe des prairies auxquelles les premières pousses du printemps donnaient alors les couleurs de l’émeraude. A gauche, la Loire apparaît dans toute sa magnificence. Les innombrables facettes de quelques roulées, produites par une brise matinale un peu froide, réfléchissaient les scintillements du soleil sur les vastes nappes que déploie cette majestueuse rivière. Çà et là des îles verdoyantes se succèdent dans l’étendue des eaux, comme les chatons d’un collier. De l’autre côté du fleuve, les plus belles campagnes de la Touraine déroulent leurs trésors à perte de vue.
et un peu plus loin, cette vision fantastique :
Le village de Vouvray se trouve comme niché dans les gorges et les éboulements de ces roches, qui commencent à décrire un coude devant le pont de la Cise.

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Norge, poèmes à lire et à dire

Ton temps têtu te tatoue.
T’as-ti tout tu de tes doutes ?
T’as-ti tout dû de tes dettes ?
T’as-ti tout dit de tes dates ?
T’a-t-on tant ôté ta teinte ?
T’a-t-on donc dompté ton ton ?
T’as-ti tâté tout téton ?
T’as-ti tenté tout tutu ?
T’es-ti tant ? T’es-ti titan ?
T’es-ti toi dans tes totaux ?
Tatata, tu tus ton tout.

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as I cannot forget

I want him to have another living summer,
to lie in the sun and enjoy the douceur de vivre
because the sun, like golden rum in a rummer,
is what makes an idle cat un tout petit peu ivre
 
I want him to lie stretched out, contented,
revelling in the heat, his fur all dry and warm,
an Old Age Pensioner, retired, resented
by no one, and happinesses in a beelike swarm
 
to settle on him – postponed for another season
that last fated hateful journey to the vet
from which there is no return (and age the reason),
which must soon come – as I cannot forget.

 

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Dansez, les petites filles

Dansez, les petites filles,
      Toutes en rond.
En vous voyant si gentilles,
      Les bois riront.

Dansez, les petites reines,
      Toutes en rond.
Les amoureux sous les frênes
      S’embrasseront.

Dansez, les petites folles,
      Toutes en rond.
Les bouquins dans les écoles
      Bougonneront.

Dansez, les petites belles,
      Toutes en rond.
Les oiseaux avec leurs ailes
      Applaudiront.

Dansez, les petites fées,
      Toutes en rond.
Dansez, de bleuets coiffées
      L’aurore au front.

Dansez, les petites femmes,
      Toutes en rond
Les messieurs diront aux dames
      Ce qu’ils voudront.

Victor Hugo
L’art d’être grand-père  (1877)

 

 

[Le poème est intitulé Chanson de grand-père. Dans l’édition de 1878 on le trouve pp. 267-8. Voir Gallica. Image : “Ronde de mai“, porcelaine Hutschenreuther (Selb, Bavière) de Karl Tutter (1883-1969), vers 1920. Aujourd’hui, 1er août 2017,  Marie, collaboratrice de ce blog, a 9 ans.]

La posture du gentilhomme élizabéthain

La posture du gentilhomme élizabéthain,
amoureux et poète,
mollement allongé sur le côté.

Aujourd’hui il attendrait
un examen échographique de son cœur.

Cela se passerait derrière lui :
il ne verrait pas l’écran informatique,
il resterait plongé dans la perplexité
mélancolique.

D’ailleurs s’il voyait,
que penserait-il
de ces rêves d’encre,
de ces gouffres palpitants ?

[J’ai écrit ce texte en juillet 2007 à l’Hôpital Bretonneau de Tours.
La miniature, très connue, est de Isaac Oliver ; c’est le portrait de Edward Herbert, 1er Baron Herbert de Cherbury, et date de 1610-1614. Elle est faite sur vélin monté sur panneau de chêne ; ses dimensions sont 18,1 x 22,7 cm. Le terme “élizabéthain” est évidemment à prendre d’une manière générale, Elizabeth 1re étant morte en 1603 et succédée par Jacques 1er (James 1st). C’est l’époque dite “jacobéenne”, avec la publication de la Version Authorisée de la Bible en 1611.
Edward Herbert, frère du poète George Herbert, ami de Ben Jonson et de John Donne, lui-même poète, philosophe auteur du traité De Veritate et penseur qui a conçu le déisme ou religion naturelle, est un personnage passionnant, comme vous l’avez vu dans Wikipedia. Il faut lire ses poèmes ; on en trouve une édition, datant de 1881, provenant de l’Université de Californie, en cliquant sur archive.org. L’écu du gentilhomme élizabéthain de la miniature, où certains voient un cœur – un cœur – en flammes, d’autres saignant, a une signification mystérieuse. L’amour est certainement une grande préoccupation du personnage. Il est donc normal de citer ici ce poème d’Edward Herbert qui en évoque toutes les facettes, intitulé The Kiss. Point de traduction.

Come hither, Womankind, and all their worth, 
Give me thy kisses as I call them forth. 
Give me the billing-kiss, that of the Dove, 
          A Kiss of love; 
The melting Kiss, a Kiss that doth consume 
          To a perfume; 
The extract Kiss, of every sweet a part, 
          A Kiss of Art; 
The kiss which ever stirs some new delight, 
          A Kiss of Might; 
The twacking smacking kiss, and when you cease 
          A Kiss of Peace; 
The Music Kiss, crotchet and quaver time, 
          The Kiss of Rhyme; 
The Kiss of Eloquence, which doth belong 
          Unto the tongue; 
The Kiss of all the sciences in one, 
           The Kiss alone. 
So ‘tis enough. 

On peut lire, non moins mystérieux, des mots latins sur le bouclier. Au loin, un paysage tout bleu, avec une rivière et un bateau dont l’humeur est vagabonde.
La miniature est depuis 2016 propriété du National Trust. Elle devait être restaurée et exposée en divers lieux, principalement au château de Powis au Pays de Galles, où vécut Edward Herbert. BC]

“Pura vida” ou “Viva la muerte” ?

Le livre de Patrick Deville Pura Vida, paru au début 2004, nous entraîne dans le kaléidoscope de l’histoire de l’Amérique Centrale et de la Caraïbe. L’auteur parle d’emblée “du grand music-hall de l’histoire” (p. 13).
A travers des images colorées organisées en structures rhapsodiques (des lieux typés comme les bars rythment le récit), c’est un voyage dans la tête de ses personnages de Bolivar à Castro, en passant par Sandino, Somoza, le Che et – c’est là le hic – William Walker. Les héros de Patrick Deville se drapent dans le romantisme de l’échec, tous réunis, amalgamés, devant un peloton d’exécution.

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Papillon

Marc Papillon est né vers 1555 près de Nazelles, dans le fief de Lasphrise, dont il prendra le nom. Il est cadet de Vauberault ; ce nom, orthographié Vaubrault, figure sur la carte IGN à l’Ouest de Nazelles. Le Val de Vaubrault commence sur la route qui longe le coteau (la D 1) ; le lieu est

d’une grande beauté. Ce gentil vallon dit Marc Papillon de Lasphrise. Plus haut, la vallée porte le nom du poète.

Jamais oublié mais peu connu. Il y a cependant un puissant “effet Papillon“. Foin de la “théorie du chaos” ; grâce à ce poète, le chaos s’éloigne. Jacques Roubaud a donné à ses sonnets une place méritée parmi ceux des autres poètes de la Pléïade dans son anthologie Soleil du soleil (POL, 1990). La même année, le livre de Gérard Delaisement, Papillon de Lasphrise, Poète de Touraine (chez C.L.D.) en donne une présentation complète qui inspire ces lignes.

Ce que nous savons de sa vie provient d’abord de sa poésie même. Au fil de ses 22.000 vers, il interpelle et cite à témoigner ses parents, les femmes qu’il aime (leur nom quelquefois camouflé dans des acrostiches), ses amis, ses compagnons d’armes, les grands qu’il sert, ses collègues en poésie. La famille Papillon était originaire de Guyenne, transplantée en Touraine au 13e siècle :

Or cestuy-là des miens qui l’honora premier
S’appeloit Arnauton renommé bon guerrier,
Qui changea sa Garosne à Loyre près d’Amboyse.

Cadet d’une famille peu fortunée, il commence de bonnes études, mais, orphelin, doit se faire soldat dès 1568, à l’âge de 13 ans. Pendant vingt et un ans il combat dans les rangs catholiques. Sa foi n’est pas celle d’un fanatique :

Je ne veux que mes vers chantent d’aucune secte,
Car le monde volage a trop d’opinions;
L’on a veu, l’on verra, plusieurs religions,
(Manteaux ambitieux des grands que l’on respecte).

Ce scepticisme débouche donc sur la tolérance :

Je veux donc que l’ardeur de ma flame parfaicte
Face luire sans plus mes grandes affections,
Sans blesser le publicq, ny ses dévotions,
Controlant l’action que chaque ame souhaitte.

Il obtient le titre (c’est plus qu’un grade) de Capitaine. Il suit les armées des ducs de Guise et de Mayenne. Il sauve la vie de ce dernier en 1587. Il est hors du pays au moment du massacre de la Saint Barthélémy. Il n’y a aucune part. Il fréquente peu la cour du roi Henri III ; c’est un guerrier. Il fait son devoir de soldat mais il n’aime pas la guerre. Il en dénonce les excès :

Quoi ! Violer, brûler, assassiner le monde,
Dérober, saccager, troubler la terre et l’onde,
Nommes-tu telle horreur un œuvre glorieux ?

Cette lucidité ne peut nous laisser indifférents.
Il reçoit de multiples blesures et, malade, il se retire à Lasphrise en 1589, à l’âge de 34 ans, et passe les dix dernières années à l’écart du monde, ce qui lui évite d’avoir à choisir entre la Ligue et Henri de Navarre. Il meurt probablement en 1599.

Tout sa vie, il lit et se tient au courant des œuvres de ses contemporains. Il parle d’eux et montre qu’il sait les apprécier. Il cite les plus grands, et d’autres, qui aujourd’hui ne sont que des noms :

Je prise de Marot le chef-d’œuvre chanté
En la Muse Françoise ores plus accomplie,
Je prise de Ronsard la science hardie,
Et du Plessis Prevost la docte gravité.
Je prise de Bellay la grand’ facilité,
Qui si sçavamment fluë en parfaicte harmonie […]
Je prise ces sçavans tant prisez des neuf  Filles,
N’oubliant Rabelais, qui est sans compagnon.

Il écrit sans arrêt, notamment de la poésie érotique. Car Papillon aime les femmes et le dit. En 1575, il tombe amoureux de Renée Le Poulchre, novice (elle n’avait pas prononcé ses vœux) dans un couvent du Mans. Il dit sans fard à sa nonnette sa préférence pour l’amour sensuel :

La vie sans plaisir est une mort hideuse,
L’aise que tu reçois d’estre religieuse,
C’est chanter (quel soulas !) jour et nuict en latin.
Bien qu’en psalmodiant ton ame s’esjouisse;
Mais ton honneur mignon, ta bouche, et ton tetin,
Ont malgré les saincts voeus besoing d’autre delice.

Il semble que certains lecteurs ne lui aient pas pardonné cette sincérité sacrilège. Il avait prévenu :

…je ne loge point la laide hypocrisie.

Cet amour sans retour dure deux mois, mais lui fournit la substance de 204 sonnets, 21 chansons, sans compter les stances et les “Poulets d’amour” du recueil Les amours de Théophile !  Vers 1577, il est amoureux de sa cousine,  Polyxène Papillon. Elle est protestante. Elle l’aime mais doit épouser un homme plus âgé. Leur liaison dure cependant six ans, et ce sont les 185 sonnets, 21 chansons, les odes et les élégies de L’amour de Noémie. Ces deux recueils sont publiés en 1597, 20 ans après les faits, dans Les Premières œuvres poétiques du Capitaine Lasphrise.

Cette édition contient un portrait de Papillon dans une gravure de Thomas de Leu ou Leeuw).

Il porte la cuirasse, la main gauche sur son casque encadré de laurier et de charme ; la main droite tient son épée, une palme et du myrte.  Au-dessous, un quatrain décrit le portrait. L’homme apparaît très décidé, agrippé à la vie, mais ses yeux sont rêveurs. La disposition des plantes autour du portrait est comme un chiasme visuel. Le laurier et la palme évoquent le guerrier ; le charme, c’est la mémoire et la rêverie, le myrte est l’un des symboles de la déesse Vénus. C’est Papillon, à la fois soldat et poète.

Une deuxième édition paraît en 1599 (non révisée, ce qui semble confirmer que Papillon était mort) en même temps que les Diverses Poésies. Entre-temps, il s’est marié ; il ne parle pas de sa femme, mais il déborde de tendresse pour sa fille Marguerite, sa “vierginette“, sa “blondelette“, son “Amelette” et sa “mignarde Papillonnette“.

Il y eut un oubli progressif de l’œuvre de Papillon, avec au 19e siècle un rejet venant de critiques prudes, par exemple Blanchemain qui écrit en 1877 : “Ces descriptions voluptueuses, ces cris de passion dévorante sont le triomphe de Lasphrise ; par malheur, il voile trop peu ses tableaux pour qu’il soit possible de les exposer à tous les yeux.” Comme si Ronsard lui-même n’avait pas écrit ses Folastries…  D’ailleurs tous les poètes de la Pléïade ont ignoré l’autocensure hypocrite. Une conséquence grave en est l’absence de Papillon de Lasphrise du canon scolaire et universitaire. Le 20e siècle ne l’a pas mieux servi, jusqu’à l’édition critique de ses œuvres chez Droz (en 1979 et en 1988) et surtout le choix qu’en a fait Jacques Roubaud, puis la monographie accessible de Gérard Delaisement.

La poésie de Papillon est d’une grande virtuosité technique. A l’intérieur de la forme la plus fréquente, le sonnet, Papillon joue avec la longueur des vers, utilisant l’alexandrin, le décasyllabe, mais aussi pratiquant l’impair de 7 syllabes :

Déesse, qui eust pensé
Ta beauté estre si dure,
Mettant dans la sépulture
Ton cœur, mon cœur oppressé ?

ou de 3 syllabes :

Vien mauvaise,
Mon esmoy,
Bine moy,
A mon aise ;
Qu’il te plaise
Si je voy
Que ma foy
Ne t’appaise ;
Qu’en ce lieu
Un adieu
Je te die :
Car je veux,
Amoureux,
Une amie.

Il se livre à des expériences linguistiques audacieuse : sonnets en galimatias, en langage “soudardant” ou en monosyllabes (coint = gracieux, joli) :

Or soit ou non, je te veux, je te prens,
Ton teinct sans fard plaist au jour de mes ans,
Et ton beau corps si coint, si gay, si doux.

Citons le mystérieux sonnet en langue inconnue d’une troublante intensité amoureuse, avec sa chute en clair :

Cerdis zerom deronty toulpinye,
Purois harlins linor orifieux,
Tictic falo mien estolieux,
Eulfiditons lafar relonglotye.
Gerefeluz tourdom redassinye ;
Ervidion tecar doludrieux,
Gesdoliou nerset bacincieux,
Arlas destol osart lurafirie.
Tast derurly tast qu’ent derontrian,
Tast deportulast fal min adian,
Tast tast causus renula dulpissoitre,
Ladimirail reledra survioux,
C’est mon secret ma Mignonne aux yeux doux,
Qu’autre que toy ne sauroit reconnoistre.

Pensons à ce charmant sonnet en “langage enfançon“, qui a pu choquer mais où nous percevons la sincérité et l’honnêteté car l’érotisme le plus torride y est proche de l’innocence absolue :

Je me veux regadé en tes beaux yeux luisans :
Car ce sont les misoirs des amouseux enfans,

Papillon sait aussi être délicieusement élégiaque, comme dans cette notation auditive inattendue :

Le fricfric de sa robe
Eguillonne l’Amant,
Entendant les ramages
De mille oyseaux sauvages.

Ce rappel d’un instant irremplaçable, ce que Joyce nommera une épiphanie, est le témoin de l’authenticité du sentiment amoureux chez Papillon. Quelques années plus tard, la même sensation et le sentiment de désir qu’elle entraîne, sera au centre du poème de Robert Herrick Upon Julia’s Clothes :

Whenas in silks my Julia goes,
Then, then (methinks) how sweetly flows
That liquefaction of her clothes.

Next, when I cast mine eyes, and see
That brave vibration each way free,
O how that glittering taketh me!

Comme les plus grands, Papillon sacrifie aux conventions poétiques. Le carpe diem, par exemple, auquel il sait donner un ton personnel, loin de la grandiloquence. Devant la brièveté de la vie, il sait que “vivre c’est déjà mourir” (Delaisement), et choisit l’amour :

Mais hâte-toi, m’amour, mais hâte-toi m’amie,
Car ja déjà la mort me talonne chez soi…

Ne soyons pas surpris, par conséquent, de la complexité du regard que Papillon porte sur la femme. Il est tendre, sensuel, allumé, critique, ironique, mais pour Papillon la femme est aussi une personne, jamais il ne la réduit à un objet sexuel :

Je veux que l’Amie ait un bel esprit subtil
Orné de la science, un courage gentil
Un mignard entretien, une plaisante audace…

Papillon, marqué par les dures leçons de la vie, garde espoir en l’amour mais est sans indulgence pour le monde. De sa brève expérience de courtisan, il nous dit :

Les Princes de ce regne ont la bouche menteuse,
Qui ne mancque jamais d’ombre de volonté.
J’ai trop esté pipé de leur humeur charmeuse…

Il conclut son long Discours à la France  par un optimisme modéré :

Il faut donc vivre gay en l’infortune adverse.

S’il y a un message d’espoir, en ces temps de guerre civile,  même si “la plume est inséparable de l’estoc” (Delaisement), c’est le poète qui l’apporte :

Pren pitié des François, et appaise leurs Mars,
Afin qu’estant remis en leur doulce franchise
Ils soient plus vertueux r’apprenant les beaux Arts.
Fay que ceux qui viendront vueillent autant apprendre
Comme ceux qui sont naiz sous François glorieux,
Et sous Henry son fils, pour qu’ils puissent defendre
Et de plume et d’estoc l’honneur de leurs ayeux…

Il connaît les absurdités de la vie et ses propres contradictions :

Je m’arreste, je cours, en repos je travaille
Je suis jeune, dispos, je suis vieil, decrepit,
J’embrasse mon plaisir, je creve de despit,
J’ai beaucoup de richesse, et n’ay chose qui vaille.

Malgré la distance du temps et de la langue, Marc Papillon nous est proche. Ancré dans la terre de Touraine, dont il connaît les bonnes choses comme

…la liqueur divine
Sourdante en ton bois tortu,

il est aussi un poète universel et un poète fraternel. C’est l’effet Papillon. Sans lui, rien n’aurait le même goût.

[Les textes et les gravures qui illustrent ce billet proviennent de la BNF, grâce à Gallica. Les photos sont personnelles.]

Autour d’un livre de Michèle Lesbre : où est le passé ?

Marion du Faouët n’est pas une inconnue. Plusieurs livres ont été écrits sur elle ; on a fait un téléfilm (Marion du Faouët, chef des voleurs, réalisé en 1997 par Michel Favart), donné son nom à des lieux, comme ici à Carhaix :


On trouvera une fiche de Wikipédia (en français) ou de Wikipedia (en breton ou brezhoneg) où sont de multiples références.

Le livre de Michèle Lesbre Chère Brigande, est d’abord une lettre. L’auteur dit :  “je suis une femme qui écrit à une femme” (p.66). Dans une lettre, on donne de ses nouvelles. Ce livre est aussi sur Michèle Lesbre.

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