Potser aquest cant tradicional convé al dia de Nadal. Per mi, com per molts, és sobretot la veu de Catalunya.
Sobre aquest blog Accents, un paràgraf en francès del 30 de juny enguany, que es diu “Chants d’oiseaux“, conté varis ocells musicals, de Clément Janequin a Pierre Messiaen, sense oblidar Vivaldi i Daquin (coneixeu el seu Cucut?). Hi trobareu il·lustracions sonores, sovint manllevades a YouTube.
És clar trobareu també un capítol sobre el nostre Cant dels Ocells.
La cançó tradicional és parcialment transcrita. Vegeu les seves 15 estrofes fent un clic aquí. Vegeu com la cadernera anuncia la seva esperança:
Tot arbre reverdeix,
tota branca floreix
com si fos primavera.
Tag: Messiaen
chants d’oiseaux
Destoupez vos oreilles
Déjà dans ce blog, nous avons écouté le Consert de différents oyseaux d’Etienne Moulinié (billet du 20 mars). Voici d’autres oiseaux.
De Clément Janequin (vers 1485-1558), Le chant des oyseaulx qui date de 1537, au cœur de la période angevine du compositeur. Les paroles sont des onomatopées essayant de transcrire ce langage si subtil :
Frian, frian, frian, frian, frian, frian, frian, frian,
ticun, ticun, ticun, ticun, ticun, ticun,
qui la ra, qui la ra, qui la ra,
huit, huit, huit, huit, huit, huit, huit, huit,
fereli fy, cy ty oy ty oy ty ot ty, trr,
tu, tu, tu, tu, tu, qui lara, qui lara,
ticun, ticun, ticun, ticun, ticun,
coqui, teo, teo, teo, teo, teo, teo, teo, teo, teo, teo,
tar, frian, frian, frian, frian, frian, frian, frian,
tycun, tycun, tycun, turry, turry, turry, quiby.
Trr, qui lara qui lara,
Et huit, huit, huit, huit,
quoi, quoi, quoi, quoi, quoi, quoi, quoi, quoi,
qui lara, ticun, ticun, ticun, coqui, coqui, coqui,
tar, tar, tar, tar, tar, fouquet, fouquet, quibi, quibi,
tu, tu, tu, tu, tu, fouquet, fouquet,
fi, ti, fi, ti, frian, frian, frian, frian, fi,ti, tr,
qui lara, qui lara,
huit, huit, huit, huit,
tar, tar, tar, tar, tar, tar, tar, tar,
trr, trr, frr,trr, trr,trr, trr, qrr, qrr, qrr, vrr, vrr, frr, vrr,
frr, frr, frr, frr, frr, frr, frr, frr,
Fuyez, regretz, pleurs et souci, pleurs et soucy,
Car la saison l’ordonne, fuiez, regretz, pleurs et soucy.
Le chant des oiseaux chasse la douleur. L’œuvre est interprétée ici par l’Ensemble Clément Janequin : Dominique Visse (contre-ténor), Michel Laplénie (ténor), Philippe Cantor (baryton), Antoine Sicot (basse) et Claude Debôves au luth.
Puis, de Vivaldi, (1678-1741), le concerto pour flûte et cordes en ré majeur Il Gardellino (en italien moderne, cardellino signifie chardonneret).
On entend Jed Wentz (flûte traversière), Manfred Kraemer (violon) et Balázs Máté (violoncelle) ; Musica ad Rhenum, dirigé par Jed Wentz. Ce concerto date de 1728 ou avant.
Presque contemporain, voici Le coucou, (1735), très connu, de Claude-Louis Daquin (1694-1772), ici, tellement mystérieux, dans l’enregistrement de Trevor Pinnock (probablement en 1983). On peut aussi l’écouter dans le clavecin virtuel de Ernst Stolz (en 2016) ou au piano par Phillip Sear.
Bien sûr, nous allons vers El cant dels ocells. C’est un chant populaire catalan, un chant de Noël qui énumère tous les oiseaux (déjà un catalogue) qui viennent célébrer le nouveau-né. Il y a 32 oiseaux (peut-être plus, peut-être moins) ; nous ne les nommerons pas tous ; cela va de l’aigle (àliga en catalan) au grand-duc (duc). Ce chant rassemble les Catalans, c’est plus qu’un hymne national, il fait venir des larmes.
Les programmes l’indiquent quelquefois comme étant l’œuvre de Pablo Casals. Le grand violoncelliste (son prénom véritable c’est Pau, et le mot pau signifie paix en catalan) l’a harmonisé et le jouait toujours au début ou à la fin d’un concert ; ce chant représentait pour lui l’aspiration d’un peuple à la liberté. Le 13 novembre 1961, à la Maison Blanche, invité par le Président Kennedy, il l’a joué en bis (Mieczyslaw Horszowski au piano).
Le premier couplet dit :
Al veure despuntar
el major lluminar
en la nit més ditxosa,
els ocellets cantant,
a festejar-lo van
amb sa veu melindrosa.
Sa traduction est difficile. Le mot mielleuse, souvent employé pour dire la voix des oiseaux, ne convient guère, car il est péjoratif pour un lecteur d’aujourd’hui ; nous lui préfèrerons suave ou délicate. (Mais laissons ces considérations lexicographiques pour le gat amagat.)
A la demande de la chanteuse Marina Rossell, le poète Salvador Espriu a composé en 1984, sur la mélodie, un “nouveau chant des oiseaux” (Nou cant dels ocells). Le recueil où ces vers sont publiés est Per a la bona gent, le dernier paru du vivant du poète.
Le poème n’est plus religieux mais continue à évoquer la Catalogne. L’étude du texte, et sa “laïcisation”, relève aussi du gat amagat. Il y a 8 strophes dont 3 seulement sont chantées :
Escolta cants d’ocells,
el vent en els penells
de la claror, no gaire
aixec d’ales al blat,
d’on ve, just desvetllat,
el bleix primer de l’aire.
En el meu aspre cor,
intacte, ple tresor,
l’enyor de l’oreneta.
Ja no combat l’esglai
ferint puntes d’espai,
corba subtil, sageta.
Esbat ordits de fum.
Xop d’esplendors de llum,
nu sota l’or del dia,
senyorejant camins,
segueix somnis endins:
et guia l’alegria.
Terminons par la quatrième pièce du Catalogue d’oiseaux (1956-58) d’Olivier Messiaen (1908-1992). L’oiseau inspirateur, longuement écouté en Roussillon par le compositeur, est le traquet stapazin, Oenanthe hispanica à gorge noire.
Il est ici joué par le pianiste Håkon Austbø.