Parny

C’est grâce à Ravel, pour les mélodies sur les Chansons madécasses, que le nom du poète revit. Et pourtant, il était célèbre en son temps et il a marqué les plus grands.

 

On lira avec profit la notice qui lui est consacrée dans Wikipédia.

Parny connaît la célébrité à la fin du 18e siècle, notamment pour ses Poésies érotiques (voyez Gallica).

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Loyre fameux

Loyre fameux, qui ta petite Source
Enfles de maintz gros fleuves, et Ruysseaux,
Et qui de loing coules tes cleres Eaux
En l’Ocean d’une assez lente Course.

Ton chef Royal hardiment bien hault pousse
Et aparoy entre tous les plus beaux,
Comme un Thaureau sur les menuz Troupeaux,
Quoy que le Pô envieux s’en courrousse.

Commande doncq’ aux gentilles Naiades
Sortir dehors leurs beaux Palaiz humides
Avecques toy, leur Fleuve Paternel,

Pour saluer de joyeuses Aubades
Celle qui t’a, et tes Filles liquides
Deifié de ce bruyt eternel.

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Adlestrop

Edward Thomas (1878-1917) est un poète britannique d’origine galloise. Les histoires de la littérature le classent parmi les écrivains édouardiens. Connu, notamment pour sa critique littéraire, il écrit de la poésie à partir de 1914. Engagé dans l’armée en 1915, à l’âge de 37 ans, il est tué en 1917 au début de la bataille d’Arras. Pour en savoir plus voir par exemple la notice (en anglais) de Wikipedia, sur Edward Thomas, et celle sur le poème qui suit.

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dreyt nien

Ce blog utilise trois langues : le français, l’anglais et le catalan. Quelquefois d’autres ; par exemple le précédent billet, consacré à Carlos Poveda, utilisait – au moins pour ses liens – l’espagnol d’Espagne et d’Amérique.
Et là ?

C’est de l’occitan et dreyt nien signifie, disons, pur néant.
Ces deux mots sont dans le premier vers d’un poème de Guillaume IX d’Aquitaine (1071-1127).
C’est le troubadour qui nous intéresse (Guilhèm lo trobador). Ce blog peut parler d’histoire, mais ici, cet aspect du personnage de Guillaume IX, on le trouvera dans des liens. Cliquez sur Wikipédia (en français) ou sur Wikipèdia (en occitan) et vous saurez tout.

Lisez d’abord le poème :

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Dorothée

Un mois avant son voyage en Belgique de fin avril 1864, Baudelaire publiait le poème Bien loin d’ici dans La Revue Nouvelle (1er mars 1864). Titre peut-être ironique. Rétrospectivement c’est ce que l’on ressent. Le poète pense à sa jeunesse, nous le verrons, mais ce poème est paru quand ce long séjour belge avait commencé, et le poète était très malheureux. L’érotisme, le calme, la beauté, tout cela était absent dans le quotidien.
Le jeune Baudelaire (il avait 20 ans) avait été envoyé aux îles par son beau-père, le Général Aupick (encore lieutenant-colonel) afin de le “calmer”. Les îles, ce sont Maurice (anciennement Île de France) et la Réunion (appelée aussi Île Bourbon). Aupick ne savait pas que Baudelaire avait hérité de son père des œuvres d’Évariste Parny (grand poète méconnu, né à l’île Bourbon). Il avait lu ses Poésies érotiques (1778), très populaires, et les Chansons madécasses (1787), les premiers poèmes en prose de la langue française.

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Une nouvelle de Laura Kasischke

J’ai écouté une lecture de Melody, une longue nouvelle (certains disent novella), écrite par Laura Kasischke (en anglais on prononce  ka ‘zi:s ki, avec accent tonique sur la deuxième syllabe). Voici quelques impressions.
La nouvelle Melody se trouve dans un recueil publié à la fin du mois d’août 2017 par l’éditeur lillois Page à Page. Le titre en est Si un inconnu vous aborde. Ces textes ont été traduits par Céline Leroy. Ils ont été publiés en anglais (américain) en mars 2013 par Sarabande Books sous le titre If a Stranger Approaches You. C’est un regroupement de textes, parus auparavant séparément, Melody sur le site Five Chapters, consacré à la nouvelle. L’auteur en est très connu. On apprend beaucoup de choses sur elle en lisant la fiche que Wikipédia lui consacre ; en anglais, il y a des détails supplémentaires et de nombreux liens.

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Wordsworth in love

In 1802 William Worsdworth wrote his sonnet : “It is a beauteous evening, calm and free…”
He had written few sonnets before. Whereas a poem like the sonnet “Composed upon Westminster Bridge…” written at the same period, is civic, this one is personal.
The purpose of this article is to say a few words about the sonnet but biographical information may come useful.


The poem was written after a walk along Calais beach, with a 10-year-old little girl.

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Avec Ferlinghetti à Vouvray

Le poète Beat américain Lawrence Ferlinghetti (voir les notices dans Wikipédia, en français ou en anglais) est venu en France après la guerre pour soutenir un doctorat à la Sorbonne, et y a vécu entre 1947 et 1951.
Pendant la guerre, il était dans la Marine (Navy) où il s’était engagé en 1942 (né en 1919, il avait 23 ans) et avait le grade de lieutenant commander à la fin de la guerre (il a participé au Débarquement en Normandie et vu Nagasaki en septembre 1945, quelques semaines après le bombardement).
Utilisant la loi qui permettait aux GI de poursuivre leurs études (GI Bill), après des études à Columbia University, il a rédigé et soutenu à Paris une thèse sur la ville dans la poésie moderne.
Il connaissait bien le français, ayant vécu ses cinq premières années chez sa tante française à Strasbourg. Plus tard il devint traducteur en anglais de Jacques Prévert. Parmi ses voyages en France, il est passé à Vouvray. Je ne sais pas encore quelle année c’était. Peut-être buvait-on le fameux 47 ? C’est possible.

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Le rêve évanoui de Balzac : père et châtelain

Il y a peu de temps (le 5 avril 2015), j’ai écrit un billet sur le Château de Moncontour et Balzac pour l’association Vouvray Patrimoine. Il a été mis sur le site Internet de cette association et j’y ai récemment (le 24 octobre, il y a un mois) fait référence en parlant de Balzac à Vouvray et de l’écriture laborieuse du poème Fœdora.
Je le reprends pour ce blog, avec d’autres illustrations, car il s’agit aussi des relations entre Balzac et Vouvray. Trois temps forts : entre les tentatives poétiques de 1823 (billet précédent) et ce rêve entre 1846 et la mort de Balzac en 1850 (ce billet), il y a L’Illustre Gaudissart en 1833, dont nous aurons l’occasion de reparler.

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